jeudi 26 février 2009

Espions


de Nicolas Saada, avec Guillaume Canet, Géraldine Pailhas, Hippolyte Girardot, Stephen Rea (1h39).

Vincent (Guillaume Canet) a fait de brillantes études, mais ne souhaitant pas "se fixer", il vit de petits boulots. Bagagiste à l'aéroport de Roissy, il vole occasionnellement dans les valises, avec la complicité de son collègue, Gérard. Un jour, malgré les consignes, ils ouvrent une valise de diplomate. Celle-ci explose. Son collègue est tué et il se retrouve mêlé malgré lui à une affaire d'espionnage qui place sur sa route la belle épouse (Géraldine Pailhas) d'un chef d'entreprise de l'industrie pharmaceutique travaillant en Syrie.

Premier long métrage de Nicolas Saada, ancien critique aux Cahiers du Cinéma, passionné de cinéma américain. On trouve dans son film la tension psychologique du cinéma d'outre-atlantique. De plus, sa mise en scène sait maintenir le suspense dans les moments clés du film (le diner chez l'industriel, la scène de l'aéroport).

Guillaume Canet est très juste dans son rôle de jeune homme intelligent mais têtu tandis que Géraldine Pailhas, très classe, exprime avec finesse la solitude d'une femme de chef d'industrie international.

mardi 24 février 2009

L'étrange histoire de Benjamin Button


de David Fincher, avec Brad Pitt et Cate Blanchett (2h35).

Naître avec la physiologie d'un homme de 80 ans, ce n'est effectivement pas commun. Et pourtant, c'est bien l'histoire de Benjamin, né dans une bonne famille de la Nouvelle Orléans et aussitôt abandonné par son père, effrayé par la différence.

Mais Benjamin est né sous une bonne étoile et trouve refuge... dans une maison de retraite. Que pouvait-il espérer de mieux que de se retrouver parmi ses pairs, d'apparence tout au moins. Parce que sous ses airs de vieillard, ce n'est qu'un enfant.

Adapté d'une nouvelle de Francis Scott Fitzgerald, le film nous mène sur les traces de cet homme né vieillard qui rajeunit avec le temps et croise sur son chemin des individus hors norme qui le font grandir en même temps qu'il rajeunit.

Malheureusement, David Fincher n'aborde que peu la difficulté de la différence et le fait de vivre à contre-courant. Cette nouvelle était-elle faite pour le cinéma ? Comment montrer un bébé vieillard sans friser le ridicule ? Ce sont les questions que l'on peut se poser après avoir vu le film et en attendant de lire la nouvelle.

Les maquillages sont remarquables.

mercredi 18 février 2009

Eden à l'ouest


de Costa-Gavras, avec Riccardo Scamarcio, Eric Caravaca, Ulrich Tukur et Annie Dupeyrey (1h50).

Elias est ce qu'on appelle un candidat à l'exil : de sa Grèce natale, il rejoint un bateau rempli de passagers clandestins, en direction de l'Europe. Malheureusement, leur embarcation est arraisonnée. Il profite de la panique pour se jeter à l'eau et rejoindre les côtes à la nage.

C'est le début pour lui d'une épopée qui le mènera à Paris, à la recherche d'un eldorado qui n'existe sans doute pas...

Lui même exilé, Costa-Gavras a choisi l'immigration comme thème principal de son dernier film. Son personnage est pur et rempli d'idéalisme. Mais il va vite découvrir que l'Occident n'est pas aussi accueillant qu'il l'imaginait. Débrouillard, il réussit néanmoins à s'en sortir, malgré l'opposition omniprésente de la police.

Connaissant le réalisateur de Z et Amen !, on aurait pu s'attendre à un pamphlet contre les politiques actuelles de lutte contre l'immigration clandestine. Ce n'est pas le point de vue choisi par Costa-Gavras et on est un peu déroutés par le manque de point de vue dont souffre le film.

A noter néanmoins une interprétation intéressante de Riccardo Scamarcio, jeune acteur aux yeux clairs découvert dans Romanzo Criminale, qui réussit à faire passer la naïveté du personnage avec peu de dialogues et en grande partie par ses expressions.

dimanche 15 février 2009

La nuit du chasseur (1955)


de Charles Laughton, avec Robert Mitchum, Shelley Winters et Lillian Gish (1h33).

Quel plaisir à la vision de ce film, unique réalisation de Charles Laughton !
On aimerait voir plus souvent des films de cette force et intensité.

Le scénario en est simple : un pasteur psychopathe rencontre en prison l'auteur d'un cambriolage comdamné à mort. A sa sortie de prison, il décide de se rendre dans la famille du condamné à mort pour y chercher l'argent que la police n'a pas réussi à trouver. Il va se heurter à la résistance des enfants du défunt, qui eux connaissent l'endroit où se trouve le magot.

La mise en scène est magnifique, sombre noir et blanc aux ombres révélatrices et inventivité visuelle et dramatique. Parmi les moments forts, on retiendra la nuit de noces et la lutte entre le bien (love) et le mal (hate) gravés sur les phalanges du pasteur.

On assiste d'ailleurs à un grand numéro de Robert Mitchum, dans un rôle effrayant à souhait. Lillian Gish est quant à elle très touchante dans son interprétation de Miss Cooper, protectrice des deux enfants.

lundi 9 février 2009

Il Divo


de Paolo Sorrentino, avec Toni Servillo (1h58).

Il Divo, c'est le Divin, l'un des surnoms donnés à Giulio Andreotti avec celui de Belzebuth, ou encore du Bossu. En effet, l'homme politique a une posture de bossu, engoncé dans son costume et caché derrière de grosses lunettes.

Giulio Andreotti est un mamouth du monde politique : 7 fois président du Conseil et 25 fois ministre. Personnage incontournable de ces 50 dernières années en Italie, c'est un bloc, mystérieux et intrigant. On le soupçonne d'être mêlé à plusieurs assassinats mais rien n'a jamais pu être prouvé.

Fasciné par l'homme politique, Paolo Sorrentino a choisi une mise en scène tonitruante pour présenter le leader du parti démocrate chrétien. La charge est incisive en même temps que brillante. Le moins que l'on puisse dire est que Sorrentino fait preuve d'une grande maestria et dépoussière le genre du film politique.

La grande force du film réside aussi dans l'interprétation que donne Toni Servillo de l'homme politique. Sa posture fait penser à celle du Nosferatu de Murnau et son attitude très distanciée est parfaite, laissant planer le mystère et l'ambigüité sur cet homme on ne peut plus controversé.

dimanche 8 février 2009

Walkyrie


de Bryan Singer, avec Tom Cruise, Terence Stamp et Kenneth Branagh.

Bien sûr, les cinéphiles connaissent la chevauchée des Walkyries de Wagner, grâce à Francis Ford Coppola et Apocalypse now.
En revanche, qui connaissait l'opération Walkyrie avant ce film.
Le scénario, historique et fascinant, est l'histoire vrai d'une tentative d'assassinat menée contre Hitler en juillet 1944 par un groupe de conjurés menés par le colonel Von Stauffenberg.

Le film met l'accent sur la résistance allemande à Hitler et montre comment le colonel Von Stauffenberg, après avoir embrassé la cause du Führer, envisage de l'assassiner pour sauver ce qui reste de l'Allemagne.
Au delà d'un destin individuel, l'histoire est aussi celle du complot fomenté par plusieurs hommes pour reprendre le pouvoir aux mains d'Hitler en détournant les objectifs premiers de l'opération Walkyrie. Ce nom désigne en effet un plan de sauvetage destiné à mobiliser l'armée de réserve allemande dans l'éventualité de troubles de l'ordre public. Les conjurés avaient imaginé utiliser les forces de cette armée de réserve pour établir un nouveau gouvernement. Mais le complot ne fonctionne pas comme prévu...

Bryan Singer traite son histoire comme un film d'action, réussissant à ménager une tension psychologique, comme il avait si bien su le faire dans Usual suspects. Il s'égare parfois à des effets de mise en scène comme la contre-plongée sur le tourne-disque diffusant Walkyrie de Wagner pendant un bombardement, mais le rythme du film est soutenu et l'on ne s'ennuie jamais.

Tom Cruise est parfait dans le rôle du colonel Von Stauffenberg, officier déçu par Hitler au point de décider de l'assassiner pour défendre la dignité de son pays. Terence Stamp et Kenneth Branagh dans les rôles de Beck et Von Tresckow sont également très convaicants.

lundi 2 février 2009

Che. 2ème partie : Guérilla


Film de Steven Soderbergh, avec Benicio Del Toro et Joaquim de Almeida.

Je pensais être sortie de la jungle avec le 1er épisode et voici que Soderbergh nous y replonge dans le 2ème opus.

Finalement, je pense ne pas être faite pour la révolution, si celle-ci doit être armée. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir envie de refaire le monde !

Bref, rien de plus enthousiasmant dans le Che 2 que dans la première partie. Benicio Del Toro est toujours aussi convaincant dans le rôle mais cela ne suffit pas selon moi à faire un grand film.

J'attendrai néanmoins le prochain film de Steven Soderbergh.