lundi 30 mars 2009

La vague

de Dennis Gansel.

Qu'est-ce que l'autocratie ? Tel est le sujet proposé par le professeur Rainer Wenger à ses élèves. L'autre partie de la classe réfléchira sur la notion d'anarchie.

Par la pratique, l'enseignant décide d'analyser les ressorts de cette forme de gouvernement où le souverain exerce un pouvoir absolu : en somme, une dictature.

Blasés, les élèves expriment leur souhait d'en finir avec le nazisme : depuis le temps qu'on leur en parle, ils ont bien conscience de ses dérives. Pourtant, ils se prennent au jeu de l'expérimentation. Leur mouvement se nommera la vague, leur tenue sera composée d'un jean et d'une chemise blanche et leur signe de ralliement sera un geste de la main reproduisant le mouvement ondulatoire des flots marins.

Décortiquant le processus psychologique par lequel un leader (l'enseignant) réussit à diriger un groupe d'individu, le film est fascinant et très prenant. On ne cesse de se demander ce que l'on aurait fait à la place des protagonistes de l'histoire. Et quand on sait que le film est l'adaptation d'un roman de Todd Strasser relatant lui même un fait divers, on ne peut que frissonner.

La mise en scène évoque habilement la frénésie qui s'empare des membres de la "Vague", soulignée par une musique tonitruante annonçant le chaos.
L'acteur Jurgen est très convaincant dans le rôle de l'enseignant dépassé par le mouvement qu'il met en place.

mardi 24 mars 2009

The chaser

de Na Hong Jin (2h03).

Joong-ho est un ancien flic devenu proxénète. Plusieurs de "ses prostituées" ont disparu sans laisser de traces. Il découvre dans son registre qu'elles ont toutes été appelées par la même personne avant de s'évaporer. Commence alors une traque pour retrouver l'homme que Joong-ho soupçonne de kidnapper "ses filles" pour les vendre à un autre proxénète.

Présenté au dernier festival de Cannes hors compétition et primé au festival du cinéma asiatique de Deauville, The Chaser est un premier film.

Riche en rebondissements, ce film est une nouvelle preuve du dynamisme du cinéma coréen. On ne peut s'empêcher à Park Chan-wook et son admirable Old boy, de par la tension psychologique et la violence qui règnent dans le film.

On parle déjà d'un remake américain avec Leonardo Di Caprio.

lundi 23 mars 2009

Slumdog millionnaire


de Danny Boyle, avec Dev Patel (2h).

Littéralement, le titre du film signifie : le "chien des bidonvilles" millionnaire. La question est en effet de savoir comment un jeune issu des bidonvilles de Bombay réussit à répondre aux énigmes de l'émission "Qui veut gagner des millions ?".

Adapté d'un roman indien de Vikas Swarup (Q&A), le film de Danny Boyle répond assez habilement à la question par un jeu de flash-backs.
On se laisse prendre à l'histoire assez extraordinaire du jeune Jamal Malik, rescapé de toutes sortes de barbaries pouvant être pratiquées dans la jungle d'un bidonville comme celui de Bombay, et candidat à un jeu télévisé ultra-populaire.

Les images sont déroutantes, parfois granuleuses, comme pour donner une impression de "pris sur le vif". La mise en scène est très "voyante", voire provoquante, comme Danny Boyle l'avait déjà fait dans Trainspotting. L'histoire est très "holly-bollywoodienne".

Pourtant, ça fonctionne très bien et on éprouve du plaisir. Que demander de plus. Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure adaptation de l'année.

Le petit fugitif (1953)


de Morris Engel, Ruth Orkin et Ray Ashley (1h20).

Agé de 7 ans, Joey vit dans l'admiration de son grand frère Lenny. Tous deux sont élevés dans le quartier de Brooklyn par leur mère. Cette dernière doit se rendre chez sa mère et confie la garde de Joey à son grand frère. Pour s'en débarrasser, Lennie fait mine d'avoir été tué par une balle perdue tirée par son frère. Effrayé, celui-ci prend la fuite et se retrouve à Coney Island où il va apprendre l'autonomie.

Lion d'argent à la Mostra de Venise en 1953, ex-aequo avec Les contes de la lune vague après la pluie de K. Mizoguchi, Les Vitelloni de F. Fellini et Moulin Rouge de J. Renoir, Le petit fugitif est un pur chef d'oeuvre visuel réalisé par 3 grands noms de la photographie américaine.

Au delà de cette beauté formelle, le film témoigne également d'une grande tendresse pour le personnage de Joey, magistralement interprété par le jeune Richie Andrusco.
On passe un très bon moment, à la fête foraine comme à la plage. A voir absolument, en copie neuve.

lundi 2 mars 2009

Gran Torino


de Clint Eastwood, avec Clint Eastwood et Bee Vang (1h55).

Le film commence par un enterrement : celui de l'épouse de Walt Kowalski (Clint himself). Ses deux fils se demandent alors ce qu'ils vont faire de leur père, vétéran de Corée un tant soit peu grognon et misanthrope. Une nuit, ce dernier est dérangé par son jeune voisin qui tente de lui voler sa voiture...

Difficile de résumer un film aussi riche que le dernier opus du grand Clint, évoquant à la fois les relations familiales et la cohabitation entre communautés d'origines différentes, la vieillesse et l'incompréhension.

Ce que j'aime chez Clint Eastwood, c'est qu'il réussit toujours à faire des films en apparence populaires et finalement beaucoup plus profonds qu'ils n'y paraissent.

Les grognements de son personnage sont, il est vrai, un peu caricaturaux, au premier degré, mais tellement symboliques de la frustration qu'il éprouve vis à vis de ses voisins et de sa famille. Sans doute faut-il voir au-delà des apparences et ne pas s'arrêter à la surface, à la carapace. Tout est question d'ouverture et de compréhension.

Bien compris, Mister Eastwood !