samedi 24 septembre 2011

La guerre est déclarée

réalisé par Valérie Donzelli, avec Valérie Donzelli, Jérémy Elkaïm, Frédéric Pierrot (1h40).

Juliette rencontre Roméo dans une soirée. C'est le coup de foudre. Ils ont un enfant. Mais tout s'écroule le jour où les jeunes parents apprennent que leur fils Adam a une tumeur au cerveau...

Le thème était casse-gueule : comment traiter le sujet de la maladie d'un enfant sans tomber dans le mélo ? En voyant La guerre est déclarée, on peut dire que le pari est réussi pour Valérie Donzelli et Jérémy Elkaïm. Nul apitoiements dans ce film. Sans doute parce que les auteurs parlent de leur propre histoire. On sent la sincérité dans les images de leur film.

Certes, ce n'est pas un chef d'œuvre. Le film souffre de maladresses et de défauts de jeunesse : sur-utilisation de la voix-off ou des montages parallèles, abus de couverture musicale dans la bande-son.

Mais certains passages sont très bien vus comme l'annonce de la maladie ou la rencontre avec le médecin. On se sent concerné et on éprouve le doute et la peur avec ces jeunes parents. Alors, que demander de plus ?

A noter que le film a été sélectionné pour représenter la France dans la course aux Oscars. On attend la suite.

mercredi 14 septembre 2011

La grotte des rêves perdus

de Werner Herzog, avec la participation de Jean Clottes, Jean-Michel Geneste, commentaires dits par Volker Schlöndorff (1h30).

Ayant obtenu l'autorisation de pénétrer dans la grotte Chauvet pour y réaliser un documentaire en 3D, Werner Herzog nous fait découvrir les peintures rupestres les plus vieilles au monde. Voyage au cœur d'un patrimoine hors du commun sur les traces de nos ancêtres des cavernes.

Quelle bonne idée que celle d'avoir imaginé le tournage en 3 dimensions d'un documentaire dans la célèbre grotte Chauvet, interdite au public pour des questions de conservation ! Werner Herzog utilise pleinement le potentiel de cette technologie pour nous montrer l'importance de cet art vieux de 35 milliers d'années.

C'est d'autant plus pertinent que les peintures rupestres de la grotte Chauvet épousent les reliefs de la cavité pour donner aux animaux représentés une impression de mouvement.

On boit les paroles des archéologues et scientifiques interrogés par le réalisateur et les dessins finissent par s'animer sous nos yeux avant d'envahir notre esprit, comme dans un rêve.

Magnifique et fascinant !

lundi 12 septembre 2011

Melancholia

de Lars Von Trier, avec Kristen Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, John Hurt, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgard (2h10).

"Mélancolie : état affectif plus ou moins durable de profonde tristesse, accompagné d'un assombrissement de l'humeur et d'un certain dégoût de soi-même et de l'existence". A n'en point douter, Justine souffre bien de ce mal nommé mélancolie qui la ronge de l'intérieur et l'envahit toujours plus, y compris le jour de son mariage. Serait-ce le poids de la planète Melancholia qui l'affecte ?

Et si c'était la fin du monde, comment réagirions-nous ? Sombrerions-nous dans la peur comme Claire, ou dans la résignation - voire l'excitation - comme Justine ?

Comme transcendé par l'idée d'une destruction subite de la terre, Lars Von Trier signe avec Melancholia un opéra en 2 actes dans lequel se révèle la vrai nature des personnages. A la manière de Festen, il fait tomber les masques durant le repas de mariage de Justine et Michael, filmant les protagonistes en présence avec brutalité, dévoilant ainsi les faux-semblants.

Puis il achève son film en apothéose avec le crash de la planète Melancholia sur terre, comme une évidence, un passage obligé. Les images sont magnifiques et troublantes, empreintes tout à la fois de réalisme et d'exagération.

Et si tout cela n'était que pure représentation de l'esprit ? Lars Von Trier fait exploser les certitudes et nous interroge au plus profond de notre âme, avec un sens indéniable de la mise en scène. On appréciera l'intensité d'interprétation de Kristen Dunst dans le rôle de Justine (Prix d'interprétation féminine à Cannes), tout comme la subtilité du jeu de Charlotte Gainsbourg dans le rôle de sa sœur Claire.

Un moment fort en émotions, une grande dépression, une plongée dans les états d'âme de Lars Von Trier.