mercredi 7 décembre 2011

Melancholia et Le Discours d'un Roi récompensés aux European Film Awards

Lars Von Trier a été largement récompensé ce samedi 3 décembre lors de la cérémonie des European Film Awards (EFA) qui a tenu sa 24ème édition à Berlin.

Le réalisateur danois a reçu le prix du meilleur film européen 2011 pour son film Melancholia, également primé pour ses somptueux décors (Jette Lehmann) et sa photographie lumineuse (Manuel Alberto Claro).

Le Discours d'un roi est l'autre grand gagnant de la cérémonie présidée par Wim Wenders. Après l'Oscar 2011 de la meilleur interprétation masculine, Colin Firth reçoit le prix du meilleur acteur européen pour son incarnation du roi Georges VI. Tariq Anwar est primé pour le meilleur montage tandis que le film est auréolé du prix du public 2011.

Après un Grand Prix décroché au dernier festival de Cannes, Les frères Dardenne se voient attribuer le prix européen du meilleur scénario pour Le Garçon au vélo.

Enfin, la liste ne serait pas complète sans le prix de la meilleure actrice qui revient à la comédienne britannique Tilda Swinton pour son rôle difficile dans le film de Lynne Ramsey, We need to talk about Kevin.

A noter pour terminer que le film français The Artist (en bonne voie pour les Oscars 2012) est auréolé du prix de la meilleure musique que l'on doit à Ludovic Bource.

Pour en savoir plus sur les European Film Awards (EFA).

dimanche 23 octobre 2011

The artist

de Michel Hazanavicius, avec Jean Dujardin, Bérénice Béjo, John Goodman, James Cromwell... (1h40).

En 1927, Georges Valentin est l'acteur fétiche des studios Kinograph. A la sortie d'une avant-première, il fait la connaissance d'une jeune femme qui rêve d'être actrice. Ils tourneront par hasard un film ensemble. Mais face à son refus de s'adapter au cinéma parlant, Georges Valentin tombe en disgrâce au sein du studio. Parallèlement à sa déchéance, Peppy Miller devient la coqueluche des studios...

Splendeur et décadence d'une vedette du cinéma muet à l'arrivée du parlant. Ainsi pourrait-on résumer The Artist. Evoqué de cette façon, le film prend des allures de Chantons sous la pluie. Sauf que pour faire son film, Michel Hazanavicius a décidé d'adopter un parti pris ambitieux : raconter l'histoire de Georges Valentin comme au temps du cinéma muet, sans paroles.

Tous les attributs techniques du cinéma muet sont là, réunis pour notre plus grand plaisir : le jeu appuyé des acteurs, les intertitres, les effets d'ouverture et de fermeture à l'iris et une musique très expressive et évocatrice. On pense évidemment à Charlie Chaplin - qui refusa le parlant jusqu'aux Temps modernes, en 1936 - à Mack Sennet, ou encore au Cameraman de Buster Keaton.

Bref, c'est toute l'ambiance des studios qui renaît sous nos yeux. L'histoire du cinéma américain est balayée à coups de caméras pour faire revivre cette belle époque avec ,et c'est habilement fait. En revanche, la déchéance de Georges Valentin est un peu trop longue à mon goût. Heureusement, cette baisse de régime est sauvé par la fin du film rappelant Tous en scène de Minnelli. Un bel exercice de style, plein de tendresse et un cri d'amour au cinéma muet.

Mention particulière aux acteurs du film : surprenant Jean Dujardin en acteur à la dérive inspiré de John Barrymore, Douglas Fairbanks et John Gilbert, pétillante Bérénice Béjo en actrice montante et danseuse de claquettes, imposant John Goodman en nabab des studios Kinogaph, émouvant James Cromweell dans le rôle du chauffeur et étonnant Uggy dans le rôle du chien, meilleur ami de l'Artist. A voir sans a priori, pour le simple plaisir de replonger dans le cinéma des années 20.

samedi 24 septembre 2011

La guerre est déclarée

réalisé par Valérie Donzelli, avec Valérie Donzelli, Jérémy Elkaïm, Frédéric Pierrot (1h40).

Juliette rencontre Roméo dans une soirée. C'est le coup de foudre. Ils ont un enfant. Mais tout s'écroule le jour où les jeunes parents apprennent que leur fils Adam a une tumeur au cerveau...

Le thème était casse-gueule : comment traiter le sujet de la maladie d'un enfant sans tomber dans le mélo ? En voyant La guerre est déclarée, on peut dire que le pari est réussi pour Valérie Donzelli et Jérémy Elkaïm. Nul apitoiements dans ce film. Sans doute parce que les auteurs parlent de leur propre histoire. On sent la sincérité dans les images de leur film.

Certes, ce n'est pas un chef d'œuvre. Le film souffre de maladresses et de défauts de jeunesse : sur-utilisation de la voix-off ou des montages parallèles, abus de couverture musicale dans la bande-son.

Mais certains passages sont très bien vus comme l'annonce de la maladie ou la rencontre avec le médecin. On se sent concerné et on éprouve le doute et la peur avec ces jeunes parents. Alors, que demander de plus ?

A noter que le film a été sélectionné pour représenter la France dans la course aux Oscars. On attend la suite.

mercredi 14 septembre 2011

La grotte des rêves perdus

de Werner Herzog, avec la participation de Jean Clottes, Jean-Michel Geneste, commentaires dits par Volker Schlöndorff (1h30).

Ayant obtenu l'autorisation de pénétrer dans la grotte Chauvet pour y réaliser un documentaire en 3D, Werner Herzog nous fait découvrir les peintures rupestres les plus vieilles au monde. Voyage au cœur d'un patrimoine hors du commun sur les traces de nos ancêtres des cavernes.

Quelle bonne idée que celle d'avoir imaginé le tournage en 3 dimensions d'un documentaire dans la célèbre grotte Chauvet, interdite au public pour des questions de conservation ! Werner Herzog utilise pleinement le potentiel de cette technologie pour nous montrer l'importance de cet art vieux de 35 milliers d'années.

C'est d'autant plus pertinent que les peintures rupestres de la grotte Chauvet épousent les reliefs de la cavité pour donner aux animaux représentés une impression de mouvement.

On boit les paroles des archéologues et scientifiques interrogés par le réalisateur et les dessins finissent par s'animer sous nos yeux avant d'envahir notre esprit, comme dans un rêve.

Magnifique et fascinant !

lundi 12 septembre 2011

Melancholia

de Lars Von Trier, avec Kristen Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, John Hurt, Charlotte Rampling, Stellan Skarsgard (2h10).

"Mélancolie : état affectif plus ou moins durable de profonde tristesse, accompagné d'un assombrissement de l'humeur et d'un certain dégoût de soi-même et de l'existence". A n'en point douter, Justine souffre bien de ce mal nommé mélancolie qui la ronge de l'intérieur et l'envahit toujours plus, y compris le jour de son mariage. Serait-ce le poids de la planète Melancholia qui l'affecte ?

Et si c'était la fin du monde, comment réagirions-nous ? Sombrerions-nous dans la peur comme Claire, ou dans la résignation - voire l'excitation - comme Justine ?

Comme transcendé par l'idée d'une destruction subite de la terre, Lars Von Trier signe avec Melancholia un opéra en 2 actes dans lequel se révèle la vrai nature des personnages. A la manière de Festen, il fait tomber les masques durant le repas de mariage de Justine et Michael, filmant les protagonistes en présence avec brutalité, dévoilant ainsi les faux-semblants.

Puis il achève son film en apothéose avec le crash de la planète Melancholia sur terre, comme une évidence, un passage obligé. Les images sont magnifiques et troublantes, empreintes tout à la fois de réalisme et d'exagération.

Et si tout cela n'était que pure représentation de l'esprit ? Lars Von Trier fait exploser les certitudes et nous interroge au plus profond de notre âme, avec un sens indéniable de la mise en scène. On appréciera l'intensité d'interprétation de Kristen Dunst dans le rôle de Justine (Prix d'interprétation féminine à Cannes), tout comme la subtilité du jeu de Charlotte Gainsbourg dans le rôle de sa sœur Claire.

Un moment fort en émotions, une grande dépression, une plongée dans les états d'âme de Lars Von Trier.

dimanche 28 août 2011

La Piel que habito

de Pedro Almodovar, avec Antonio Banderas, Elena Anaya et Marisa Paredes (1h57).

Qui est donc Vera et de quoi souffre-t-elle pour vivre seule dans sa chambre, enfermée, et constamment vêtue d'une combinaison couleur chair qui sculpte sa silhouette impeccable ? Et quelle est sa relation avec le Docteur Robert Ledgard qui la tient recluse dans sa propriété de Tolède, avec la complicité de Marilia, la maîtresse de maison ?

Le moins que l'on puisse dire est que La Piel que habito, dernier film du cinéaste madrilène Pedro Almodovar, ne manque pas de suspense et de zones d'ombre. Et plus on s'enfonce dans le film, plus il se fait lourd et grave, sombrant dans la douleur des blessures identitaires et dans la folie des hommes. On pense aux Yeux sans visage de Georges Franju ou encore à Vertigo d'Alfred Hitchcock, mais c'est bien l'univers du réalisateur espagnol qui nous absorbe.

Quand Pedro Almodovar s'empare des progrès de la médecine pour s'interroger sur les questions d'identité et de rapport à la mère qui parcourent toute sa filmographie, ça donne un film trouble et dérangeant. Le réalisateur distille les informations au compte-goutte pour amener le spectateur à comprendre la gravité de la situation et faire émerger la violence des sentiments qui animent les personnages, tout en restant toujours à l'écart de la morale.

Antonio Banderas est parfait dans son rôle de chirurgien esthétique à la dérive et Elena Anaya magnifique et toute en fragilité. Quant à Marisa Paredes, elle incarne à merveille le rôle matriarcal de la femme de maison et confidente du médecin, toute en subtilité et en conviction.

On est surpris, bousculé, dérangé et une fois de plus touché par la valse des émotions que le maestro Pedro a su mettre en musique et en accords pour nous donner la chair de poule. Pari réussi !


mercredi 18 mai 2011

Minuit à Paris

de Woody Allen, avec Owen Wilson, Marion Cotillard, Kathy Bates, Carla Bruni... (1h34).

Scénariste reconnu à Hollywood, Gil travaille actuellement à l'écriture d'un roman. Il est venu chercher l'inspiration à Paris avec sa fiancée, qu'il est sur le point d'épouser. Tandis qu'il s'égare seul, un soir dans les rues de la capitale, Gil est invité à se joindre à un groupe de noctambules qui se rend à une soirée. Il se retrouve immergé dans le Paris des années 1920. Gil fait alors la connaissance de ses idoles dans les soirées mondaines et rencontre Adriana, la muse des artistes dont il tombe amoureux...

Woody Allen adore Paris. On le sait et il le dit joliment dans Minuit à Paris. Notamment dans la séquence d'introduction du film qui nous rappelle sa façon de filmer New-York dans Manhattan.

Woody Allen aime également les années 20 auxquelles il rend hommage par la réincarnation dans son film des plus grands représentants de l'époque : Scott-Fitzgerald, Hemingway, Picasso, Dali, Toulouse-Lautrec... Ils sont tous là, bien présents. On s'amuse à les reconnaître et à vivre à leurs côtés. Dommage que cette succession d'apparitions hors du temps prenne parfois des airs de catalogue. Heureusement, il y a le charme de la muse Marion Cotillard et la fraîcheur de Léa Seydoux qui apportent séduction et légèreté à ce voyage dans le temps. Woody Allen a décidément bon goût !

Pour les inconditionnels de Woody Allen, de Paris et de séduction.

lundi 16 mai 2011

Animal Kingdom

de David Michôd, avec Guy Pearce et James Frecheville (1h52).

Après la mort brutale de sa mère, victime d'une overdose, Josh fait irruption dans la vie de sa famille maternelle et découvre un univers criminel dont il avait jusque-là été préservé : cambriolages, trafic de drogue, corruption...

Il observe, distant, mais se laisse malgré lui absorber par l'engrenage. D'autant que la Police profite de son arrivée pour tenter d'arrêter le clan des Cody...

David Michôd frappe fort pour son premier film : Grand Prix du Jury dans la catégorie "fiction étrangère" au festival de Sundance 2010 et Prix de la critique internationale au festival du film policier de Beaune.

C'est vrai qu'Animal Kingdom marque les esprits par sa dynamique implacable et son côté ethnologique, sauvage. On est constamment surpris par la tournure des événements, jusqu'à la fin.

Quasiment tous inconnus, sauf Guy Pearce (Priscilla, folle du désert, L.A. Confidential, Memento, Le Discours d'un roi), les acteurs participent beaucoup à la force du film. Particulièrement James Frecheville qui apporte une distance et une apparente naïveté au personnage de Josh, et Jacki Weaver nominée aux Oscars (second rôle féminin) pour son interprétation de matriarche prête à tout pour défendre ses enfants.

Un bon polar, inattendu, sauvage et implacable.


jeudi 12 mai 2011

C'est parti pour le festival de Cannes 2011 !


Ça y est, le coup d'envoi du 64ème festival de Cannes a été donné hier soir. C'est parti pour une dizaine de jours de montée des marches, de strass et de 7ème art.

La cérémonie d'ouverture, joliment animée par Mélanie Laurent, fut notamment l'occasion de rendre hommage au président du festival Robert De Niro et d'attribuer une palme d'honneur à Bernardo Bertolucci.

C'est d'ailleurs le réalisateur italien du Dernier Empereur et de 1900 qui a déclaré l'ouverture du festival 2011 : « Declaro il Festivale di Cannes aperto. Je déclare le Festival de Cannes ouvert ». La projection du dernier film de Woody Allen, Midnight in Paris pouvait alors commencer...

Deux films en compétition aujourd'hui :
  • We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay,
  • Sleeping beauty de Julia Leigh.
A suivre...

mardi 3 mai 2011

Pina

de Wim Wenders, avec les danseurs du Tanztheater Wuppertal (1h43).

Comment donner sa vraie dimension à un spectacle de danse filmé ? C'est le projet imaginé par Wim Wenders il y a une dizaine d'années avec la complicité de son amie Pina Bausch pour conserver les images d'un spectacle de danse.

L'arrivée de la technologie 3D est perçue par le cinéaste et la chorégraphe comme la promesse d'une concrétisation de leur projet commun. Projet remis en question lorsque Pina Bausch mourut prématurément pendant la préparation du film.

Impossible alors pour Wim Wenders de continuer sans son amie. Ce sont les membres de la troupe du Tanztheater Wuppertal qui ont convaincu le cinéaste d'achever le film, en hommage à la chorégraphe.

Pina est selon Wim Wenders le moyen de laisser une trace des mises en scène de la chorégraphe à travers des ballets filmés de 4 de ses spectacles : Café Müller, Le Sacre du Printemps, Vollmond et Kontakthof. L'intérêt du film réside autant dans la 3D que dans la reproduction de ballets en extérieur, au coeur de la ville de Wuppertal, près de Düsseldorf.

C'est un bel hommage au travail de Pina Bausch et à sa conception de la danse comme expression de la vie et expérience humaine. A voir en complément, Les Rêves dansants, documentaire sorti en 2010 au cinéma sur la reprise par la chorégraphe de sa pièce Kontakthof avec un groupe d'adolescents. Grâce à ces deux films, Pina Bausch est toujours vivante.

mardi 19 avril 2011

Festival de Cannes 2011 : bientôt la 64ème édition


Ca y est, on connait enfin la sélection des films du prochain festival de Cannes qui aura lieu du 11 au 22 mai prochain.


Comme d'habitude, de grands noms figurent dans la sélection officielle et concourent pour la Palme d'Or :
  • Pedro Almodovar,
  • Les frères Dardenne,
  • Aki Kaurismäki,
  • Terence Malick,
  • Nanni Moretti,
  • Lars Von Trier...

Du côté français, ce sont Bertrand Bonello, Alain Cavalier et Maïwenn qui représenteront les couleurs de notre cinéma hexagonal. Il me semble que leurs chances sont infimes face aux pointures internationales auxquelles ils seront confrontés. Je pense notamment à Terence Malick, réalisateur rare aux films puissants. La bande annonce de son film, The Tree of life, est en effet très alléchante et énigmatique.

La bataille risque d'être rude et acharnée autour du président du jury de cette 64ème édition du festival de Cannes : j'ai nommé Robert De Niro. De belles heures de cinéma en perspective !

Alors rendez-vous sur la Croisette le 11 mai prochain pour l'ouverture du festival, avec la montée des marches de Woody Allen pour la présentation de son dernier film, Midnight in Paris.

lundi 7 mars 2011

Winter's bone

de Debra Granik avec Jennifer Lawrence et John Hawkes (1h40).

Ca se passe dans le Missouri, dans cette Amérique profonde et rurale où l'on deale ou prend de la drogue pour survivre. Dans cet univers impitoyable, Ree Dolly, 17 ans, s'occupe de son frère Sonny et de sa soeur Ashlee, tentant bien que mal de combler l'absence de leur mère malade.

La situation se gâte lorsque Ree apprend que son père a mis leur maison en gage à sa sortie de prison. Or il a disparu de la circulation, et s'il ne se présente pas à son procès, la maison sera saisie. Ree décide de partir à sa recherche et de le retrouver, mort ou vif, pour assurer la survie de la petite famille...

Voilà un sacrée surprise ! Debra Granik signe avec Winter's bone sa 2ème réalisation et manifeste un réel talent pour filmer l'Amérique profonde et faire surgir de rares moments de poésie dans cet univers de brutes. En témoigne sa façon de saisir l'atmosphère conviviale d'une soirée d'anniversaire rythmée au son du banjo et des chansons du folklore local.

Plus encore, on est ébloui par la force et la témérité du personnage de Ree Dolly interprété par la jeune Jennifer Lawrence. "Pure et dure", ce sont ses propres qualificatifs. Et on sent bien qu'elle ne lâchera pas l'affaire tant qu'elle n'aura pas obtenue ce qu'elle souhaite. Belle leçon de courage, d'interprétation et de mise en scène. Primé aux festival de Deauville et de Sundance.

samedi 5 mars 2011

Retour sur les Césars 2011

Après mes pronostics, un retour s'impose sur les Césars 2011.

Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois est récompensé à juste titre pour le meilleur film, tout comme Roman Polanski qui reçoit le César du meilleur réalisateur pour The Ghost writer.

Comme je l'avais imaginé, sauf pour Lambert Wilson qui rate le César du meilleur acteur. Pour moi, c'est l'acteur de l'année 2010 pour son rôle dans le film de Xavier Beauvois, Des Hommes et des dieux et dans La princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier. L'occasion a été manquée. Certes, il n'est jamais trop tard, comme ce fut le cas pour Michael Lonsdale récompensé pour son second rôle dans Des Hommes et des dieux (encore).

Les Césars de la meilleure actrice et du meilleur acteur vont respectivement à Sarah Forestier pour son rôle dans le nom des gens de Michel Leclerc et Eric Elmosnino pour Serge Gainsbourg, une vie héroïque de Joann Sfar. Et le film sur Gainsbourg reçoit également le prix du meilleur premier film.

Au bout du compte, il y en a un peu pour tout le monde : Des Hommes et des dieux se voit auréolé de 3 Césars, The Ghost Writer en reçoit 4 et Serge Gainsbourg une vie héroïque, 3 également. Un équilibre a été respecté pour satisfaire tous les goûts.

mardi 1 mars 2011

Hommage à Annie Girardot

J'ai découvert le talent d'Annie Girardot dans Les Misérables de Claude Lelouch en 1995.

Comme pour Belmondo quelques années plus tôt dans Itinéraire d'un enfant gâté, Lelouch nous faisait re-découvrir une grande actrice. Elle obtint d'ailleurs le César du meilleur second rôle féminin pour son interprétation de Mme Thénardier dans le film.




Puis j'ai vu Rocco et ses frères de Luchino Visconti (1960) dans lequel Annie Girardot crevait l'écran aux côtés de Delon. Et là, j'ai pris conscience de l'importance de cette actrice dans l'histoire du cinéma.



Une grande Dame est partie.

jeudi 24 février 2011

And the Oscar goes to...

Une fois n'est pas coutume, les Césars et les Oscars seront remis cette année durant le même week-end.

La cérémonie des Oscars au Kodak Theater de Los Angeles aura lieu dimanche soir et sera l'occasion d'un grand show à l'américaine. Faute de pouvoir y participer ou même de pouvoir suivre sa retransmission sur Canal+, je me risque à faire mes pronostics !

Meilleur film : Le Discours d'un roi de Tom Hooper,
Meilleur réalisateur : Joel et Ethan Coen pour True Grit,
Meilleur film étranger : Incendies de Denis Villeneuve.

Meilleure actrice : Natalie Portman dans Black Swan,
Meilleur acteur : Colin Firth dans Le Discours d'un roi,
Meilleure actrice dans un second rôle : Hailee Steinfeld dans True Grit,
Meilleur acteur dans un second rôle : Geoffrey Rush dans Le Discours d'un roi.

Je n'ai pas encore vu True Grit mais je pressens un grand moment de cinéma et des récompenses aux Oscars 2011.
A suivre...

mardi 22 février 2011

Le César est attribué à...


Quelques jours avant la cérémonie des Césars, je me risque à faire mes pronostics.

  • Meilleur film : Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois,
  • Meilleur réalisateur : Roman Polanski pour The Ghost writer,
  • Meilleur premier film : Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar,
  • Meilleur film étranger : Bright star de Jane Campion.
Et pour récompenser les acteurs et actrices :
  • Meilleur acteur : Lambert Wilson dans Des Hommes et des Dieux,
  • Meilleure actrice : Catherine Deneuve dans Potiche,

  • Meilleur acteur dans un second rôle : Michael Lonsdale dans Des Hommes et des Dieux,
  • Meilleure actrice dans un second rôle : Karin Viard dans Potiche,

  • Meilleur espoir masculin : Raphaël Personnaz dans La Princesse de Montpensier,
  • Meilleur espoir féminin : Yasmina Torres dans Vénus noire.

Bien sûr, il y a d'autres prix... mais ceux-ci sont les plus médiatiques.
La suite vendredi soir lors de la remise des prix.

Dans tous les cas, je ne saurais accepter l'absence au palmarès de Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Xavier Beauvois et Roman Polanski.

Et vous, quels sont vos favoris pour les Césars 2011 ?

lundi 21 février 2011

Prix des auditeurs du Masque et la plume sur France Inter


Le 21ème prix des auditeurs du Masque et la plume a été décerné le 20 février 2011 aux films :
  • Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois pour le meilleur film français,
  • The Ghost writer de Roman Polanski pour le meilleur film étranger.

Peut-être un avant-goût des Césars qui seront remis vendredi 25 février prochain puisque les deux films partent favoris et sont nommés respectivement 11 et 8 fois dans la sélection 2011 !

dimanche 20 février 2011

Black Swan

de Darren Aronofski, avec Natalie Portman, Vincent Cassel, Mila Kunis, Barbara Hershey, Winona Ryder (1h43).

Tout le monde connaît le Lac des Cygnes de Tchaikovski. Au New-York City Ballet, le chorégraphe Thomas Leroy (Vincent Cassel) a l'ambition d'en faire une nouvelle adaptation, d'une intensité et d'une sensualité jamais vues. Pour cela, il a besoin d'une danseuse capable d'incarner à la fois la douceur du cygne blanc et l'animalité du cygne noir. Deux danseuses s'affrontent, un metteur en scène dirige et manipule ses danseuses, et un opéra naît sous nos yeux, enflammé et douloureux...

Darren Aronosfsky (Requiem for a dream) est assurément doué pour filmer les doutes, la souffrance et la névrose. Il réussit à merveille à nous fait éprouver la souffrance physique et psychologique de Nina (Natalie Portman), danseuse disciplinée et jusqu'au-boutiste prête à tout pour incarner le rôle titre du Lac des Cygnes. Et on assiste à la métamorphose absolue d'une danseuse en cygne. Ce film est une épreuve, une expérience, par moment même une agression.

Grâce à ce film sublime et magistral, une étoile brille sous nos yeux : Natalie Portman obtient enfin un rôle à la hauteur de son talent. On n'oubliera pas de sitôt la grâce avec laquelle elle transcende le film et l'opéra. Mention particulière également à Vincent Cassel, très inspiré dans son rôle de metteur en scène ambigu, et Barbara Hershey, en mère protectrice et possessive qui rappelle Annie Girardot dans La Pianiste (2001) de Michael Haneke. Bouleversant. On n'en sort pas indemne !

mercredi 16 février 2011

Le Discours d'un roi

de Tom Hooper, avec Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter et Derek Jacobi (1h58).

Le roi en question, c'est Georges VI, souverain du Royaume-Uni de 1936 à 1952 et père d'Elizabeth II. Il n'était pas destiné à régner puisque frère cadet de la famille. Mais la démission de son frère Edouard VIII pour épouser une américaine deux fois divorcée provoque l'accession au trône du prince Albert.

Et il a un problème : le prince et tout nouveau roi bégaye et ne peux prononcer un discours sans buter sur les mots, alors même qu'on assiste à une explosion de la radio. Seule solution : faire appel à un orthophoniste pour travailler sa diction. Ce sera Lionel Logue, médecin australien, reconnu pour ses résultats comme pour ses méthodes peu conventionnelles.

Magnifique interprétation de Colin Firth (Georges VI) et de Geoffrey Rush (Lionel Logue), mise en scène sensible et efficace de Tom Hooper, sans pour autant tomber dans la familiarité, et très bonne utilisation de la musique du "frenchy" d'Alexandre Desplat. Et une séquence finale mémorable, haletant et émouvante à la fois.

mardi 8 février 2011

Incendies

de Denis Villeneuve, avec Rémy Girard, Lubna Azabal, Mélissa Desormeaux-Paulin et Maxim Gaudette (2h03).

Quelle histoire ! Tout commence avec l'ouverture du testament de Nawal Marwan devant ses jumeaux, Jeanne et Simon. L'ambiance est lourde : la défunte annonce post mortem à ses enfants que leur père n'est pas mort à la guerre comme elle l'avait toujours dit, et qu'ils ont un frère inconnu.
Un testament, et deux lettres que les jumeaux sont chargés de remettre respectivement à leur père et leur frère. Commence alors pour Jeanne bientôt suivie de son frère une quête sur les traces du passé de leur mère, dans un pays très proche du Liban...

Quelle histoire, que celle imaginée par le dramaturge Wajdi Mouawad, habilement transposée à l'écran par Denis Villeneuve ! On va de surprise en surprise jusqu'à la révélation finale, édifiante et bouleversante. Cri de colère et de désespoir et véritable brûlot contre les extrémismes de tous bords. A voir absolument.

jeudi 3 février 2011

Au-delà (Hereafter)

de Clint Eastwood, avec Cécile de France, Matt Damon et Derek Jakobi.

Comment traiter un sujet comme celui de la relation entre les vivants et les morts sans se casser la figure ? Voilà le challenge que Clint Eastwood tente de relever dans son dernier film.

Au-delà évoque les histoires individuelles de 3 personnages confrontés à la mort, chacun à leur manière : Marie, journaliste française (Cécile de France) manque de mourir noyée lors du tsunami de Phuket, Georges (Matt Damon) est un américain qui a le don de discuter avec les morts simplement en touchant les mains d'une personne et Marcus perd son frère jumeau dans un accident de la route en Angleterre.

Malgré les faiblesses du scénario de Peter Morgan (The Queen, de Stephen Frears), Clint Eastwood réussit à reconstituer un tsunami effrayant de désolation et réalise une histoire anglaise très émouvante. Néanmoins, la structure mécanique du montage juxtaposant les séquences française, américaine puis anglaise ne convainc pas. On reste à la surface du sujet et le film laisse un goût d'inachevé. Dommage !

Disparitions de John Barry et Maria Schneider

Après le compositeur John Barry (auteur du thème de James Bond ou de la bande originale d'Out of Africa), c'est l'actrice Maria Schneider qui disparaît cette semaine. Inoubliable aux côtés de Marlon Brando dans Le Dernier tango à Paris de Bernardo Bertolucci (1972).

dimanche 9 janvier 2011

Bonne année 2011


Heureuse de vous retrouver sur Ciné-Tic pour cette nouvelle année :)
Je vous souhaite plein de bonnes choses et de grands moments de cinéma pour 2011.

A venir sur les écrans le 19 janvier, le dernier film de Clint Eastwood intitulé Au-delà (Hereafter).

La bande-annonce est attirante et intriguante mais le sujet surprend. Le film traite de la relation à la mort à travers l'expérience de trois personnages :
  • un médium (interprété par Matt Damon) capable de communiquer avec les morts,
  • une journaliste (Cécile de France) échappant de justesse à un tsunami,
  • et un petit garçon touché par le décès d'un proche.
On attend la rencontre avec impatience pour en savoir plus...