mardi 2 juin 2009

Good morning England

de Richard Curtis, avec Philip Seymour Hoffman (2h15).

1966. Le Royaume-Uni interdit la diffusion du rock and roll à la radio. Un producteur indépendant a l'idée de créer une station de radio sur un bateau et d'émettre depuis la Mer du Nord. Les autorités décident alors de s'attaquer à Radio rock pour faire stopper la diffusion...

Idée originale que celle de s'attaquer au thème des radios pirates anglaises des années 1960 qui avaient pour vocation de diffuser le rock and roll, malgré l'opposition politique de l'époque.

Le film témoigne d'une époque où les Rolling Stones et autres Jimi Hendricks étaient bannis des ondes britanniques. La bande-originale du film est à ce sujet révélatrice de la richesse musicale et de l'esprit de fronde de l'époque. Le ton est volontiers provocateur et reflète bien l'atmosphère des années 1960.

Néanmoins, il manque au film un scénario qui aurait pu maintenir le rythme du film pendant toute sa durée. La promiscuité et le huis-clos deviennent vite ennuyeux, faute d'événements. De plus, les "méchants" sont trop caricaturaux pour être crédibles.

Reste un bon divertissement pour les amateurs de musique des années 60 ou nostalgiques de l'époque.

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dimanche 3 mai 2009

Still walking


de Kore-Eda Hirokazu (1h55).

Repas de famille à Yokohama, où un frère et une soeur sont invités pas leurs parents pour commémorer l'anniversaire de la mort de leur frère ainé.

Par petites touches, le réalisateur nous introduit dans l'histoire d'une famille ordinaire, peuplée de déceptions, incompréhension, amour et tendresse, se mêlant tour à tour dans les scènes de la vie courante.

On pense à Ozu et sa représentation de la société japonaise. Pourtant, les temps ont changé et la vie au Japon nous semble aujourd'hui beaucoup moins exotique que chez le maître.

Pourtant, cela ne dessert pas le film. Au contraire, les personnages nous semblent d'autant plus proches. Celui de Ryota en particulier : marié à une veuve avec enfant (une femme de seconde main pour la mère !), il tait son chômage pour garder honneur devant son père qui aurait voulu que ses deux fils soient médecin, comme lui.

Il est question dans ce film de la famille, des rapports parent/enfant, du vieillissement et de la mort. De la vie en général, en somme. Tout cela au rythme tranquille de la balade pratiquée par le père pour se maintenir en forme mais aussi par la famille pour se rendre sur la tombe du fils ainé.

Un film très subtil sur les relations douces-amères au sein de la famille.

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jeudi 23 avril 2009

Dans la brume électrique

de Bertrand Tavernier, avec Tommy Lee Jones et John Goodman (1h57).

Une jeune prostituée est retrouvée morte et sérieusement mutilée dans le bayou, tout proche de New Iberia en Louisiane. Dave Robicheaux est chargé de l'enquête. Il soupçonne "Baby Feet" Balboni d'être responsable de ce meurtre...

Adapté d'un roman de James Lee Burke, "Dans la brume électrique avec les morts confédérés", c'est le premier film de Bertrand Tavernier tourné aux Etats-Unis. Le réalisateur passionné de cinéma américain a souhaité situer son film sur les lieux mêmes de l'histoire imaginée par l'auteur.

L'atmosphère du film est très réussie, évoquant à merveille l'univers particulier de la Louisiane, frappée récemment par l'ouragan Katrina. Les images du chef opérateur Bruno de Keyser ("La vie et rien d'autre", "Autour de minuit") et la musique de Marco Beltrami ("Mesrine") contribuent grandement à traduire sur l'écran le délitement d'une société frappée par la gangrène mafieuse.

Enfin, Tommy Lee Jones est très juste dans le rôle de Dave Robicheaux. A la fois fragile et révolté, il interprète magnifiquement l'ambiguité du personnage.
Grand Prix (mérité) du premier festival international du film policier de Beaune en 2009.


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mercredi 22 avril 2009

Ponyo sur la falaise

d'Hayao Miyazaki (1h41).

Alors qu'il s'amuse au bord de l'eau, le petit Sosuke découvre une petite fille-poisson rouge coinçée dans un bocal de confiture. Il la sauve et décide de toujours la protéger. Commence alors une histoire d'amitié entre Sosuke et sa protégée qu'il décide de nommer Ponyo.
Cependant, le magicien Fujimoto, père de Ponyo ne l'entend pas de cette oreille et décide de récupérer la petit fille...

Adaptation de la Petite Sirène d'Andersen par le maître du cinéma d'animation japonais, "Ponyo sur la falaise" marque le retour de Miyazaki après "Le château ambulant" sorti en 2004.

On y retrouve le thème de la relation de l'homme à son environnement naturel avec l'inondation qui frappe le village du petit Sosuke.
Comme très souvent dans l'univers de Miyazaki, l'innocence de l'enfant est mise en exergue dans un monde parfois menaçant, peuplé de personnages fantastiques, à l'image de ces immenses vagues qui courent sur la mer.

Le créateur des studios Ghibli s'est également inspiré de La Walkyrie, opéra de Wagner : on retrouve en effet dans le film le thème sonore de la chevauchée ainsi que le nom d'une des Walkyrie, Brunhilde, correspondant au vrai prénom de Ponyo.

Un joli conte entre mer et terre.


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Les 3 royaumes

de John Woo, avec Tony Leung et Takeshi Kaneshiro (2h25).

En 208 après J.C., le jeune empereur Han Xiandi règne sur la Chine pourtant divisée en 3 royaumes. Son Premier ministre Cao Cao rêve de s'installer sur le trône d'un empire unifié. Il convaint donc l'empereur de se lancer dans une bataille contre l'empire du sud-ouest Shu dirigé par Liu Bei. Mais Liu Bei envoie Zhuge Liang, son conseiller militaire au royaume de Wu pour y obtenir une alliance. Furieux, Cao Cao envoie une force de 800 000 soldats et 2 000 bateaux pour les écraser.

La bataille de la Falaise rouge évoquée dans ce film de John Woo a été élevée au rang de mythe au XIIIème siècle grâce à un récit épique attribué à Luo Guanzhong : l'Epopée des trois royaumes.
John Woo a décidé d'en faire une fresque épique à la manière hollywoodienne, utilisant tous les moyens visuels utilisés dans l'industrie américaine afin de rendre compte de l'héroïsme des personnages.

"Mon objectif avec ce film était de franchir les barrières culturelles et historiques de façon à donner au public occidental le sentiment de regarder "une guerre de Troie asiatique"".
Au vu de ce film, je pense que l'objectif est atteint dans la mesure où les moyens utilisés reflètent bien le côté épique de la bataille.

John Woo utilise par ailleurs les talents d'acteurs chinois ayant fait leurs preuves dans d'autres films d'actions asiatiques comme Tony Leung (Infernal Affairs, Hero) ou Takeshi Kaneshiro (Le secret des poignards volants, Hero).

Néanmoins, le film manque peut-être un peu de psychologie et reste un peu long pour nous autres occidentaux, malgré la version "abrégée" qui nous est proposée par rapport à la version chinoise. Un beau spectacle visuel néanmoins.


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